Concrètement, il s’agit d’une
camionnette transformée à cet effet. Une institutrice prend le volant pour
aller à la rencontre d’enfants malades qui sont rentrés chez eux pour se
reposer et reprendre des forces entre deux hospitalisations. Durant ce laps de
temps, ils ne retournent pas toujours dans leur école d’origine. L’école mobile
parcourt ainsi de nombreux kilomètres et a bénéficié pour l’instant à cinq
élèves. Certes, les cours à domicile existent, mais ils impliquent que
l’enseignant entre dans l’intimité des familles. Il semble que certains parents
y soient réticents. L’« École en couleurs» a pour objectif de maintenir un
certain rythme scolaire pour l’enfant afin de l’amener à la réussite.
Madame la Ministre, comment la
Fédération Wallonie-Bruxelles soutient-elle la scolarité des enfants malades ou
convalescents ? Quels aménagements sont-ils proposés aux familles qui ne
souhaitent pas accueillir des enseignants à domicile ? Selon quelles modalités
la prise en charge d’enfants malades ou convalescents est-elle assurée par
l’enseignement spécialisé de type 5? Combien d’enfants sont-ils concernés par
ce type d’enseignement? Leurs résultats scolaires sont-ils satisfaisants durant
et après la prise en charge? L’offre en la matière est-elle suffisante?
Concerne-t-elle tous les hôpitaux? La collaboration entre les écoles d’origine
et les écoles de type 5 est-elle optimale? Comment et par quel biais les parents
sont-ils informés des possibilités d’enseignement à l’hôpital et à domicile?
Quels sont les freins et les obstacles rencontrés dans le cadre d’un
enseignement de type 5? L’enseignement à distance, rendu possible grâce à du
matériel informatique, est-il utilisé pour permettre aux élèves malades ou en
convalescence de maintenir le lien précieux avec leur classe d’origine?
Réponse de Caroline DESIR, Ministre de
l’Education
Les
premières structures d’accompagnement scolaire en milieu hospitalier ont vu le
jour en Belgique en 1949. À ce jour, il existe une vingtaine d’écoles
d’enseignement spécialisé de type 5. Leurs diverses implantations proposent un
service spécifique et adapté au sein de plus de 60 services hospitaliers et
institutions en Fédération Wallonie-Bruxelles. L’enseignement de type 5 est
destiné aux élèves atteints d’une affection corporelle et/ou souffrant d’un
trouble psychique ou psychiatrique et dont la santé est prise en charge par une
clinique, un hôpital ou une institution médico-sociale reconnue par les
pouvoirs publics. Il est organisé en étroite collaboration avec l’école
ordinaire ou spécialisée dans laquelle l’élève concerné est inscrit. En effet,
seule cette école est habilitée à délivrer des certificats, diplômes ou attestations
à cet élève. Une circulaire explicative reprenant les différentes modalités de
collaboration entre les deux enseignements existe.
Le
rôle des enseignants dans l’enseignement de type 5 consiste à fournir au jeune
malade l’instruction à laquelle il a droit, en collaboration avec l’équipe de
son école d’origine et en tenant compte de son état de santé mentale et
physique. L’enseignement de type 5 rend ainsi au jeune malade son statut
d’élève. Ce type d’enseignement peut être dispensé, quel que soit le lieu où
séjourne l’élève durant sa maladie ou sa convalescence.
Si
je salue évidemment toutes les initiatives permettant aux élèves de poursuivre
leur scolarité dans les meilleures conditions possibles, je signale tout de
même que l’école à domicile fonctionne bien et remplit également efficacement
ce rôle, sans nécessiter systématiquement des initiatives comme celle que vous
avez citée. L’enseignement à domicile se met en place à la demande des parents
lorsque leur enfant est atteint d’une maladie dont la convalescence ou les
traitements ne nécessitent plus d’hospitalisation, mais pour laquelle le retour
à l’école ne peut pas être envisagé dès la sortie de l’hôpital. À ce jour, je
n’ai reçu aucun avis négatif de la part des parents à ce sujet.
Madame
la Députée, il m’est difficile de vous donner un chiffre exact concernant le
nombre d’élèves qui fréquentent l’enseignement de type 5 puisque le nombre
d’enfants hospitalisés varie de mois en mois, à la hausse ou à la baisse. C’est
d’ailleurs pour cette raison que l’encadrement est calculé sur la moyenne des
présences lors de l’année scolaire précédente.
Quant
à l’outil informatique, il est depuis longtemps utilisé par cet enseignement
afin de permettre à l’élève d’être suivi par un enseignant lorsqu’il ne peut
pas être en contact avec une tierce personne.
Réplique
de Sabine ROBERTY
C’était
l’occasion pour moi de faire le lien entre mon ancien métier au CHU de Liège et
mes nouvelles fonctions de députée, en évoquant cette initiative utile qui unit
les petits patients hospitalisés et le milieu de l’éducation. Effectivement,
lorsqu’ils sont hospitalisés le dimanche, même le lundi, « la Madame » vient
voir qui est hospitalisé au service pédiatrique et se met en relation avec les
enfants, les parents et les médecins pour savoir quelle leçon elle peut donner.
Certains enfants ont eu des commotions cérébrales ; cette « Madame » veille à
ne pas les faire travailler au niveau du visuel, notamment. C’est quelque chose
de très beau qui est mis en place au sein des hôpitaux.
L’ « École
en couleurs » n’est jamais qu’un outil supplémentaire. J’étais déjà venue vous
interroger au début de la législature sur l’ASBL ClassContact. Cette ASBL fait
un travail remarquable en fournissant du matériel informatique à l’enfant afin
de lui permettre de rester scolarisé, de maintenir des liens avec ses copains
de classe, d’exister et d’oublier un peu sa maladie. Je pense qu’on ne mesure
pas toujours l’importance de ces services.
Photo
de Katerina Holmes provenant de Pexels