PW – Crise sanitaire : Le recours aux autotests

De quelle manière les autotests pourraient-ils être utilisés dans le cadre du déconfinement, notamment pour l’Horeca et la culture ?

Question orale de Sabine Roberty du 16/03/21 à Christie Morreale, Ministre de la santé

Madame la Ministre, on en a déjà un peu parlé ce matin lors du débat sur la vaccination. À l’issue du Comité de concertation du 5 mars dernier, des perspectives ont été annoncées pour les secteurs de la culture et de l’HORECA et pour une ouverture vers plus de contacts sociaux.

À cette occasion, le Premier ministre a évoqué l’utilisation des autotests qui détectent les antigènes du virus en 15 à 30 minutes et qui pourraient être utilisés pour la réouverture de certains secteurs. Pour permettre l’utilisation de ces tests, le cadre législatif et juridique devrait être adapté, notamment pour encadrer leur vente et leur utilisation.

Quelle est votre position sur la possible utilisation de ces autotests antigéniques ? Selon vous, cet outil permettrait-il d’aller vers plus d’assouplissements ? Quelle est la place actuelle de ces tests dans la stratégie de testing ? Enfin, l’élargissement de leur utilisation a-t-il déjà été évoqué au sein de la CIM Santé ?

Réponse de la ministre :

Mesdames les Députées, il est vrai que la France dispose d’une panoplie de tests reconnus par les autorités de santé publique, mais vous n’êtes pas sans savoir que la réalité territoriale et institutionnelle de la France est différente.

Lors de sa réunion du 5 mars, le Comité de concertation a demandé à la task force Testing au sein du commissariat fédéral présidé par Herman Goossens de l’Université d’Anvers de continuer à renforcer la politique de dépistage avec une attention particulière pour le dépistage répétitif, entre autres par des tests rapides, des autotests. D’après mes informations, la note est en cours de rédaction. Différents schémas sont possibles – le dépistage répétitif sur base de tests antigéniques, le pooling de tests PCR sur salive ou bien les autotests –, pour n’en citer que trois, mais qui sont les trois options principales et qui dépendront des contextes et de la faisabilité de terrain.

Par autotest, que veut-on dire ? C’est un test antigénique rapide dont le prélèvement et la lecture du résultat sont effectués par la personne elle-même. Pour le moment, il n’y a pas de cadre légal – je l’ai dit tout à l’heure – pour les autotests. La distribution et la vente sont, à ce stade, interdites en Belgique. C’est une disposition fédérale. Une adaptation du cadre juridique est donc nécessaire et les tests des fabricants devront remplir un certain nombre de conditions. Il s’agit d’une compétence exclusivement fédérale. Cette interdiction peut-être levée via un arrêté royal. En outre, il n’existe pas d’autotest qui sont validés sur le marché européen, donc qui sont marqués CE.

Il convient enfin de rappeler que le testing ne remplacera pas les gestes barrières ni la vaccination. Il est à noter que les possibilités de test sont déjà nombreuses pour le moment : toutes les personnes qui sont symptomatiques peuvent se faire tester, tous les contacts à haut risque au jour un et sept, tous les retours de zones rouges pour les résidents au jour un et sept, et pour les non-résidents au jour sept. Du testing aussi pour les clusters : dès qu’il y a un cas généralisé, un testing peut-être effectué.

Voilà les éléments de réponses que je pouvais vous donner à ce stade.

Réplique de la députée :

Merci, Madame la Ministre, pour l’ensemble des réponses que vous venez de nous apporter.

Effectivement, il y a une grosse partie de ma question qui touche la question juridique et le Fédéral. Cela ne ressort pas de nos compétences wallonnes. Vous vous rendez compte que, si je posais cette question, c’était aussi pour faire le lien avec la commission de la culture dans laquelle je siège au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Je pense que c’est une possibilité aussi pour retrouver, avant d’être toutes et tous vaccinés, une vie un peu plus normale.

Source : Compte-rendu intégral de la commission de l’emploi, de l’action sociale et de la santé du 16/03/21 du Parlement de Wallonie