La Ministre du tourisme s’est rendue avec des représentants de la Ville de Spa, en voyage d’études en Auvergne et à Vichy afin de s’inspirer de ce qui s’y passe en matière de thermalisme. Quels enseignements pour la Wallonie ?
Question écrite de Sabine Roberty du 21/10/21 à Valérie De Bue, Ministre du tourisme
Récemment, Madame la Ministre s’est rendue, avec des représentants de la Ville de Spa, en voyage d’études en Auvergne et à Vichy afin de s’inspirer de ce qui s’y passe en matière de thermalisme.
Si la réalité française, où les cures thermales sont toujours remboursées par la sécurité sociale, est bien différente de ce que nous connaissons en Belgique, ce voyage semble avoir été une bonne source d’inspiration.
La Bourgmestre de Spa a notamment évoqué sa volonté de sensibiliser le politique aux bienfaits du thermalisme de prévention, notamment en accueillant des personnes en surpoids ou stressées.
Quels enseignements tire Madame la Ministre de ce voyage d’études ?
Comment avancer vers une mise en place d’un thermalisme de prévention en Wallonie ?
Quelle est l’opportunité de développer une telle offre en Wallonie ?
Réponse du 17/11/21 de la ministre
Comme l’honorable membre l’indique, j’ai effectivement accompagné fin août une délégation spadoise pour une mission de trois jours dans le Massif central dans le cadre de la reconnaissance UNESCO des villes thermales.
Ce voyage d’études, à l’initiative de Thermauvergne et de l’Office du Tourisme de Spa, avait pour objectif la découverte du thermalisme français, son organisation, les stratégies de diversification santé-tourisme et plus particulièrement l’écosystème thermal de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Les stations de Royat-Chamalières, Mont-Dore, Châtel-Guyon et Vichy nous ont présenté leur plan de reconversion basé sur le tourisme thermal avec des spécificités pour chacune : thermalisme médical, thermalisme ludique, thermalisme bien-être, mais également la diversification de son offre touristique annexe (tourisme 4 saisons, tourisme nature et aventure, événements culturels annexes) ainsi que l’élaboration de son ciblage marketing basé sur ces thèmes.
Dans ces villes thermales alliant soins et tourisme, on mesure effectivement des répercussions non négligeables sur les secteurs de la restauration, de la culture et les diverses activités touristiques.
Chaque station thermale bénéficie en France d’une reconnaissance pour sa prise en charge d’une ou plusieurs pathologies (rhumatisme, maladies de peau, maladies respiratoires…) en fonction de la nature de ses eaux et sur base d’études médicales répondant à tous les critères d’exigence scientifique requis.
Pour bénéficier du remboursement, il convient donc de suivre une cure dans un des centres qui bénéficie de l’agrément correspondant à la pathologie à traiter. En France, la cure thermale prescrite par un médecin thermaliste et dès lors remboursée jusqu’à 100 % s’étend sur 3 semaines. Le coût moyen du forfait de soins pris en charge par curiste s’élève à 560 euros.
En Belgique, les cures ne sont plus remboursées depuis 1985. Cette question relève par ailleurs des compétences du Ministre fédéral de la Santé.
Néanmoins, la réflexion est en cours avec les autorités spadoises pour envisager d’entamer le processus de reconnaissance scientifique des bienfaits du thermalisme sur les grands brûlés et les personnes victimes de burn-out.
Le partage d’expérience avec les stations thermales françaises d’Auvergne-Rhône-Alpes dans cette procédure administrative est dans ce cadre un précieux atout pour défendre la prise en charge des soins thermaux de certaines pathologies.
Il ne s’agit donc pas à ce stade de « thermalisme de prévention » mêlant diététique, sport, cours de cuisine, hygiène de vie et utilisation de l’eau comme soutien à la démarche comme le propose la station de Chatel-Guyon, et qui n’est d’ailleurs pas pris en charge par la sécurité sociale française, celle-ci ne prenant en charge que les cures prescrites par un médecin et liées à une pathologie existante.
Je pense néanmoins que le thermalisme « bien-être » a effectivement toute sa place dans l’écosystème touristique wallon, et j’entends bien soutenir les initiatives qui seraient prises pour compléter l’offre de services de ce type.